Des papiers et toujours des papiers. Difficile de se remettre dans le rythme du travail après une nuit blanche à cause du petit alien dans le ventre. Des migraines incessantes en plus de l’absence de James. Il m’avait annoncé son envie de sortir avec des amis et je ne pouvais pas aller contre ceci. Avant son retour de l’armée, j’avais consulté une psychologue pour me renseigner des différentes séquelles engendrées par la guerre. L’enfermement demeurait dans les premiers points à surveiller. Chose totalement inconnue pour James. Dans un sens, je travaillais jusque minuit tous les soirs alors, autant qu’il sorte au lieu de rester seul à la maison. Un léger soupire en contemplant les papiers. J’oubliais de ramasser de paperasse sur le sol depuis trente minutes. Pas grave, cela ne tomberait pas plus bas. Les après-midi étaient calmes pour le commerce. J’en profitais pour m’occuper de l’administratif sur les grandes tables du restaurant. Les serveurs ne travaillaient pas l’après-midi donc si un client pénétrait dans le bâtiment, je devais m’en charger. D’ailleurs, la porte d’entrée s’ouvrit et je pouvais reconnaitre cette allure nonchalante entre mille. Je n’arrivais pas à réaliser que Noah se trouvait dans cette pièce. Aucun mot me venait à l’esprit. Une agréable surprise. Cela faisait au moins deux mois que je ne lui avais pas rendu visite en prison. Depuis la mort des parents de James et la grossesse, les week end étaient surchargés. « Noah ? Je suis contente de te revoir ici. » et non pas dans une salle réservée aux visiteurs. Une accolade devenue habituelle depuis déjà dix ans. Certes, je ne réussirais pas à faire confiance aux sons quand James en faisait partie mais aujourd’hui, Noah demeurait l’un des seuls avec qui j’appréciais échanger et avoir des nouvelles. Pendant deux ans, je lui avais rendu visite tous les mois. « Je suis vraiment désolée de n’être pas venue le mois dernier. Il y a eu beaucoup d’évènements en très peu de temps. » La mort des beaux-parents, le déménagement pour le foyer Dunham, la grossesse inattendue.. il fallait retrouver un rythme de vie au milieu de cette pagaille. Je l’invitai à s’asseoir sur une table avant de lui servir un verre de Jack daniels. Pour ma part, ça serait un coca cola.. Enceinte de trois mois et je n’en pouvais déjà plus de ne pas avoir le droit de boire ma Bud’. « Qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? » Je me demandais s’il souhaitait remettre sa veste des sons. Il savait très bien que je parlais de ce club. Je pensais connaitre la réponse mais, je préférais demander une dernière fois.