If you're in, i'm in.
First chapter.

Le bruit de la porte d'entrée se répandait doucement dans la maison pour finalement se couper en un claquement. Des bruits de pas assez calme, puis un bruit sombre comme un sac qu'on lâchait au sol. Roy venait d'entrer chez lui, terminant enfin sa journée de cours dans cette école privée qu'il fréquentait tout les jours. Il s'attendait à une soirée banale, comme les autres. Il monterait dans sa chambre se changer, retirer cet uniforme scolaire jaunâtre qui était très loin de lui plaire. Roy n'aimait pas le jaune, c'était un fait. Il avait l'impression de ressembler à un poussin lorsqu'il portait cet uniforme qui avait plus la couleur d'un jaune d’œuf moisi qu'autre chose, et ce n'était pas qu'il n'aimait pas les poussins – au contraire même – mais ça l'insupportait d'entendre son père le nommer de cette façon lorsqu'il le voyait dans cette tenue-là. Cependant, ce soir-là ça avait été différent. Seize ans. Il n'était âgé que de ces quelques années et venait d'emménager dans cette ville magnifique qu'était Lonwook. Mais il ne l'avait jamais apprécié, parce que ses parents avaient enlevé Arrow à sa deuxième famille, ses amis, sa vie. Il avait été arraché à celui qu'il considérait comme un grand frère, Noam, le voisin qu'il avait eu pendant quinze ans à Chicago. Noam n'était pas beaucoup plus âgé que Roy, juste trois ou quatre années de plus, mais ils avaient été proches, ils avaient même été très proche. Et ce soir-là, tout avait changé, la routine habituelle ennuyante. Il avait prit l'habitude de voir son père venir le voir avec ce sourire indestructible, l'appelant son petit poussin pour l'agacer et lui dire par la suite qu'ils allaient rapidement manger, qu'il fallait qu'il se change rapidement avant de venir à table. Ce soir-là, c'était sa mère qui l'avait accueillit en souriant, un magnifique sourire. Elle lui avait prononcé quelques mots, seulement. « Quelqu'un est venu te voir Roy. Elle dit qu'elle voudrait te rencontrer. » Alors il l'avait suivit, il n'avait pas été dans sa chambre en haut des escaliers. Il était allé dans le salon et il l'avait vue. Elle. Sa peau était d'une blancheur éclatante, ses cheveux bruns et ses yeux semblaient presque noirs. Quand elle l'avait vu, elle avait sourit. Et à partir de ce moment-là, il commença à la haïr. Il commença à la haïr, et il commença également à l'aimer. Elle s'était approchée de lui, elle était un peu plus petite et ça lui donnait un charme immense. « Je m'appelle Neige Michaels. » furent les seuls mots qu'il reteint.

No one's gonna miss me,
I'm just a waste.
Second chapter.

Neige avait toujours été merveilleuse avec Roy, cependant il ne cessait pas de la haïr. De la haïr parce qu'elle était là, elle était bien là. Et jamais personne n'avait été présent pour lui autant qu'elle l'était. Alors il la haïssait, Roy, il la haïssait parce qu'il ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à comprendre ce qu'elle voulait de lui, il n'arrivait pas à comprendre pourquoi. Alors il abandonnait. Il avait tant abandonné qu'il avait même finit par ne plus faire attention à rien. Au point même où il avait finit par se réveiller là dessous. Dans une pièce assez sombre qui avait étonné le jeune homme. Le sol où il était allongé était humide, froid et la chaleur interne de la pièce n'était pas bien mieux. « Roy Lance. » ce fut les mots que le prénommé entendit. La voix était si froide qu'il en avait ressentit des frissons, comme si le vent qui sortait de sa bouche l'avait touché. Ce fut au contraire une main chaude qui le relevait. Et ce fut à ce moment qu'il put voir le visage de l'homme en face de lui. Grand, brun, la peau blanche, il lui faisait penser à Neige mais du sexe opposé. Et ce fut pourquoi le seul mot que Roy prononçait fut ce prénom. « Neige. » Et ça fit rire l'homme en face qui ne lui mit qu'un coup beaucoup trop brutal dans le visage, le faisant presque immédiatement retomber au sol. Sentant sa main dans ses cheveux, Roy essuyait simplement le sang qui s'était mit à couler de sa bouche. Il n'avait que dix-sept ans, et il ne comprenait pas comment ça se faisait qu'il ai put énerver une personne à ce point. Cet homme, il lui avait relevé le visage vers la fenêtre. « Regarde les. Regarde. Si tu ne me donnes pas le nom de ce petit enfoiré tu ne les reverras jamais. » Ses parents et sa petite sœur, voilà qui étaient dehors. Et lorsque l'homme lui avait montré une photographie de Noam, Roy avait immédiatement secoué la tête, entreprenant d'appeler sa mère avant de sentir le pied de l'homme sur son dos, qui s'appuyer sur lui pour le faire étouffer. « Si je dois user de la torture pour te faire parler, je le ferais. Fais ton choix Roy, c'est soit ta vie, soit la sienne. En sachant que si je prends ta vie, je prendrais aussi la sienne. Je me demande bien, est-ce que Jade essayerait de protéger cet homme autant que toi ? » Roy n'avait pas pu retenir ses larmes de couler à ce moment-là, il n'y était pas parvenu. Alors il était resté allongé au sol quand l'homme l'avait relâché, sa tête cognant assez violemment contre le sol et respirant beaucoup plus fortement. Il ne savait pas ce que Noam avait pu faire, et il ne savait pas comment cet homme était venu jusqu'à lui. Mais il était sûr d'une chose : il ne lui dirait jamais le nom de Noam, même s'il devait en mourir.

Assit contre le mur de cet entrepôt, Roy regardait le sol gris. Ce sol gris qui commençait à l'insupporter, qu'il observait depuis deux ans déjà, tout les jours, tout les soirs, où il finissait souvent sans pouvoir bouger à cause de la douleur qu'il ressentait dans tout son corps. Il avait déjà des cicatrices un peu de partout. Sur le torse, dans le dos, sur les bras, sur le ventre, sur les cuisses et les jambes. Il en avait également une qui faisait le long de sa mâchoire, et il n'était pas mort de cette blessure car elle n'avait absolument pas été profonde. Des marques rouges étaient apparues sous ses yeux ce qui montrait clairement son manque de sommeil, mais l'homme qui le tenait maintenant prisonnier depuis ces deux longues années le laissait prendre quand même soin de son hygiène. Ce soir-là, cet homme était venu avec un briquet, plus gros que ceux qu'il avait pu voir auparavant. Il avait son couteau à sa taille, comme toujours mais cette fois Roy sentait que ça allait être différent. En le voyant arriver, il finissait par secouer la tête. « Tu t'es décidé à parler ou toujours pas ? » Roy avait eu comme simple réponse le fait d'enlever son haut, se levant pour se mettre devant lui, croisant les bras. Il avait dix-neuf ans. « Toujours pas à ce que je vois. Alors comme ça t'as pas peur de ça ? » Il avait posé son regard sur la lame du couteau qu'il s'était mit à brûler. Il allait le brûler intérieurement, il savait que ça allait lui faire mal mais il ne comptait pas trahir la seule personne qu'il considérait comme son frère. « J'ai pas peur de toi, tu peux faire ce que tu veux j-... » Il s'était coupé à ce moment en sentant la droite de l'homme, il était toujours plus fort que lui. Au point où il n'arrivait pas à tenir debout quand il lui donnait des coups, mais il avait quand même réussi à tenir à quatre pattes. « Ne me cherche pas Lance. » Et il lui avait posé le pied sur le dos, enfonçant son couteau dans son épaule ce qui n'était pas sans lui arracher la douleur de la bouche. Lorsqu'il avait retiré son couteau, il avait appuyé assez fort sur le dos de Roy pour le faire tomber au sol, lui faisant en même temps comprendre qu'il contrôlait tout en lui donnant un coup plus violent dans les côtes, s'éloignant par la suite de lui pour sortir de la pièce. Restant allongé au sol, Roy finissait par fermer les yeux, ses larmes finissant par se remettre à couler sur ses joues. Sa haine contre les autorités commençait à grandir, autant que sa haine pour Neige augmentait.

There's a war inside my head,
Sometimes I wish that I was dead.
I'm broken.
Third chapter.

Encore une fois assit sous la fenêtre de l'entrepôt, Roy regardait au dessus de lui, observant le ciel bleu qu'il voyait au travers de la fenêtre. Il lui avait montré plusieurs fois la même vidéo, ce qu'il avait filmé au dehors. Il avait vingt et un ans. Voilà quatre ans qu'il avait disparu de la circulation, et l'homme qui s'était amusé à le sortir de sa véritable vie lui avait montré les images de son propre enterrement. Ils avaient déclaré Roy Lance comme mort, au bout de quatre ans de recherches. Et voir sa mère, son père, sa petite sœur pleurer le tuait intérieurement. Ce jour-là, il était revenu dans la pièce, il avait prit son téléphone dans ses mains et il lui avait montré une vidéo, une seule, qu'il avait prit au cimetière. Lorsqu'il observait la famille Lance. Et ce fut de cette façon qu'il put voir sa sœur, elle était assise devant la pierre tombale dont il imaginait gravé son propre nom. Roy Lance, 1991 – 2008. Il avait pu l'entendre, faiblement, mais l'entendre. Juste une phrase, il avait enregistré qu'une phrase, la fin de la précédente et le début de la suivante. « …elle répète toujours qu'elle te retrouvera, même si t'es mort. J'aimerais tellement être partie à ta place, ne pas avoir à souffrir et tu me manques, Roy. Je t'-... » Et ça avait coupé. Baissant le regard, Roy avait regardé ses mains et avait tenté de contenir ses larmes. Il savait ce qu'était la phrase qu'elle avait commencé à la fin de cette vidéo. Je t'aime. Il l'aimait aussi, à un point indescriptible. Lorsqu'il posait un couteau au sol, Roy ne comprit pas immédiatement et le regardait simplement faire quand un autre homme, dans un état bien meilleur que lui, entrait également dans la pièce. « Maintenant c'est terminé, Roy. Soit tu tues Fawkes et ta famille resteras à l'écart, soit il te tue et je m'occuperais personnellement de faire parler Jade. » Alors, Roy avait regardé Fawkes qui s'était approché du couteau et qui l'avait récupéré. Bien sûr, Roy avait envie de mourir pour ne plus avoir à supporter toutes les tortures de cet homme égoïste, mais il ne pouvait pas pour protéger sa petite sœur. Se levant presque immédiatement, Roy avait regardé ce Fawkes s'approcher de lui, mais il ne l'avait pas laisser le toucher. Il lui avait seulement prit le couteau après avoir sentit la coupure au niveau de sa joue et l'avait plaquer contre le mur assez brutalement. « S'il te plaît. J'ai une fille. » Roy avait froncé les sourcils, lâchant un grognement. « Et moi j'ai une sœur à protéger. » Il avait prononcé ces mots en tranchant la gorge de Fawkes, lâchant par la suite le couteau avant de sentir un coup plus que brutal dans son dos, le plaquant contre le corps sans vie de la personne qu'il venait de tuer. « Tu vois de quoi tu protèges ta sœur, Roy ? Tu vaux pas mieux que moi, toi tu tues un homme qui ne t'as rien fais. » Roy avait finit par s'asseoir le long du mur, fermant alors les yeux en laissant cette fois ses larmes couler devant lui. Il se fichait qu'il sache qu'il pleure, qu'il sache qu'il était faible. Il se considérait comme faible.

Allongé sur le sol en sang, Roy était cette fois au bord de la mort. Vingt-quatre ans. Voilà sept ans que personne ne l'avait plus vu, trois ans qu'il était considéré comme mort. Cependant il ne s'attendait plus à aucun miracle. Sentant des mains le retourner, il eut comme simple réaction d'avoir peur, mais la femme avait seulement posé un de ses doigts sur la bouche du jeune homme qui avait été laissé pour mort, lui disant que tout irait bien. Seul le nom de cette femme sortit de la bouche du jeune homme avant de tomber inconscient « Neige... ». Ce fut allongé dans un lit d'hôpital que Roy se réveillait, entendant les « bip » réguliers des battements de son cœur. Tout son corps lui faisait mal, et il avait du mal à comprendre ce qu'il se passait. Voyant Jade à ses côtés, il ne put pas s'empêcher de sourire mais lâchait un gémissement de douleur en la sentant lui sauter dessus. « Salut princesse.. » furent les seuls mots qu'il put prononcer à sa sœur avant de voir un médecin entrer, accompagné d'un agent de police. Celui-ci avait demandé à Jade Lance de sortir, lui disant qu'il viendrait par la suite la voir si Roy ne s'était pas endormi. Alors elle était sortie, et l'agent avait parlé. « Roy Lance, je vous présente l'inspecteur Michaels. C'est elle qui est chargée de votre enquête, elle va s'arranger pour retrouver la personne qui vous a fait ça. » Michaels. Ce nom sonnait aux oreilles de Roy comme s'il s'agissait d'une personne qu'il avait connu, ou qu'il connaissait. Mais il n'arrivait pas à mettre un visage sur ce nom. Ce fut uniquement quand elle rentrait qu'il comprit. Ses cheveux bruns lui tombaient sur les côtés de son visage d'une manière angélique, ses yeux presque noirs lui semblaient être la chose la plus merveilleuse au monde et sa peau, sa peau blanche et éclatante était ce que Roy n'avait jamais oublié. L'inspecteur Michaels s'était approchée du blessé, du jeune homme et avait posé une de ses mains sur sa joue, une main rassurante, comme pour lui dire qu'elle le protégerait. Alors que son regard à lui, le sien, mentait déjà. Il la regardait de façon indifférente, alors qu'il voulait la regarder comme on regarderait une déesse. Il recommençait à ce moment-là à la haïr. Mais encore plus, il recommençait à l'aimer. Neige.