≈ TROUBLE IN THE CHAOS
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 This land was made for you and me |Neira|

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Lera Wallace

Lera Wallace
welcome to lonwook
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This land was made for you and me |Neira| Empty
MessageSujet: This land was made for you and me |Neira|   This land was made for you and me |Neira| EmptyDim 11 Oct - 1:07




Feat Neira

Je longeais les murs et les vitrines comme un rat. À Lonwook, j’étais à la maison pourtant, mais j’arpentais tout de même les trottoirs comme une nouvelle venue, la tête baissée sur mes vieilles pompes usées. Je n’avais plus peur de mon ombre ni de mon image d’ailleurs. Depuis mon retour, je me portais un peu mieux et Korben n’y était pas totalement étranger. Il prenait soin de moi, comme d’antan. Il veillait à ce que je me sente aussi bien que possible malgré mon départ précipité de mon environnement. Je savais que je lui en devais déjà beaucoup, à commencer par ce respect pour ces paroles, celui qui le mena jusqu’à moi pour me délivrer, mais par j’en réclamais toujours plus par lâcheté. Je l’avais supplié de ne raconter à personne que j’étais rentrée, que je vivais chez lui, que j’avais été une femme battue et que j'avais fermé ma gueule une éternité en dépit de mon éducation et de cette supposée force de caractère. Je nourrissais pour lui une infinie reconnaissance, mais je le rendais complice de mes non-dits. Ce n’était pas correct, j’en étais consciente. Sa patience d’ange n’en souffrait pas encore, mais je craignais le jour où il se lasserait de mes jeux de dupe pour éviter de prendre le risque de me brûler les doigts. J'en quittai la phase d'acceptation prématurément. J'étais à mi-chemin entre l’acte et le tissage en fil blanc du discours à servir aux miens. A l'heure actuelle, je caressais mon but du bout des doigts, lentement, mais sûrement et c'était une fameuse avancée. Après tout, je ne pouvais pas passer le reste de ma vie à fuir les gens que j’aimais sous couvert de ma déchéance. J’avais le droit de me terrer ici pour échapper à la folie de mon mari, mais outre mon indépendance à retrouver peu à peu, à mon destin à saisir à pleine main avec plus de jugeotes, je n’étais pas en bonne position pour snober mes anciens amis et mon plus proche parent. Wyatt m’avait tout offert, péniblement, douloureusement, c’est vrai, mais il n’avait jamais été avare de coups ou d’amour. Il donnait, sans compter, quoi que ce fût, et il était grand temps que j’empoigne à deux mains mon courage pour frapper à sa porte, m’excuser et ensuite espérer que ma sincérité le touche assez pour me pardonner. Hors de question que je reste celle à qui la vie à San Francisco m'apprit à détester : le fruit d’un monde où les valeurs les plus fiables et les plus honorables sont régies et fourvoyées par le nerf de la guerre. Je me promis donc que ce soir-là, si Korben rentrait, et s’il le faisait seul, je recueillerais ses impressions sur l’humeur de mon oncle à présent qu’il circulait en ville la rumeur de ma réapparition.

Elle naquit quelques minutes après que je me sois enfin décidée à me bouger pour m’acheter des cigarettes et quelques victuailles pour remplir le frigo. J’avais eu à appréhender la peur que mon époux m’attende aux abords d’une rue tant ses appels téléphoniques ressemblaient à ceux des fous. J’aurais espéré qu’elle s’éteigne comme la flamme d’une bougie sous cloche, mais elle s’amplifia sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. Je n’étais pas une figure de proue dans ce patelin. J’étais une habitante lambda pour quiconque ne m’aurait pas fréquenté étant jeune. Malheureusement – ou le contraire – j’étais la nièce d’un homme de « loi », ce qui suffit à alimenter le ragot. La seule raison pour laquelle Wyatt ne m’avait pas encore débusqué chez Korben, c’est que d’aucuns n’auraient pu jurer de l’endroit où je me terrais. On m’avait aperçue : « Juré, craché, Wyatt. Je te le jure sur mes couilles, c’est ce que j’ai de plus cher », mais personne n’était capable de définir d’où je venais et où j’allais. Ce n’était toutefois plus qu’une question de temps de désormais et pour couper toute éventuelle envie à mon oncle d’agir avec excessivité, je devais enrayer le processus avant qu’il n’échappe à mon contrôle.

Cette réflexion se vérifia dès que je poussai les portes de la supérette. Outre les mégères friandes de scoops au point de vous mitrailler d'une malsaine curiosité si, par manque de pot, vous entriez dans le champ de leur viseur, mes pupilles cachées derrière des lunettes de soleil frôlèrent une silhouette bien connue près de l’amas de paniers à provisions. Naira. Qui l’eût cru ? Aux dernières nouvelles, elle avait pris la poudre d’escampette sans mot dire, laissant à sa suite son allié le plus sincère, à moins que Korben et cette beauté exotique n’aient été amant, comme nous le soupçonnions, Sunny, Val et moi. Je n’avais jamais osé poser la question, de peur d’entendre une vérité que mes lubies d’adolescente n’auraient pu supporter. Elle et moi, nous ne jouions pas dans la même cour. J'étais l'orpheline paumée qui avait eu la chance de trouver refuge dans ce foyer peu traditionnel, mais chaleureux. J’étais la copine des gamines de la maison, celle à laquelle on s'attache par la force des choses, parce qu'elle était là, qu'elle avait sans doute quelque chose d’agréable et qu’au hasard d’un repas ou d’une soirée entre filles, elle n'était pas dénuée d’entrain ou de joie de vivre. Je me souviens qu’à cette époque où ma seule obsession était obtenir un regard de celui avec qui Neira partageait tout, je l'enviais en partie, appréciant néanmoins sa compagnie, puisqu’elle n’était nullement une menace envers mon amitié avec les jumelles. Elles comptaient plus que tout, bien plus que le fantasme téléphoné que représentait l’ainé de la famille.

Aujourd’hui, les choses étaient passablement différentes. Nous ne fréquentions plus, Neira et moi. Je m'étais mariée. J'avais aimé comme il se doit, pas comme on le rêve. Je m'étais cassée la gueule et j'avais cédé ma place dans le coeur de mes soeurs d'adoption à d'autres moins idiotes. Néanmoins, si j’hésitai entre saluer cette vieille connaissance et prendre mes jambes à mon cou, ce dilemme tenait davantage de la crainte d’une fuite d’informations que de la jalousie. Je redoutais également l’interrogation de trop, celle qui commencerait par : « Pourquoi tu n’as pas appelé ? » et qui s’achèverait par un détestable « je comprends » trop compatissant qui me filerait des boutons. Et pourtant, me fiant à mon instinct, me rappelant ses innombrables soirées où nous avions chanté, dansé et ri jusqu’à exploser, j’ôtai mes lunettes et je me précipitai vers elle, les traits embellis par un charmant sourire. « On dirait bien que certaines sont parties pour mieux revenir. On va bientôt pouvoir ouvrir un club …» anticipais-je pour renverser la vapeur et m’épargner l’exercice compliqué de la justification. Je le supporterais moyennement, d’autant que ni l’une ni l’autre n’étions pleinement irréprochables. « Je suis contente de te voir, depuis le temps. Je ne m’y attendais pas, mais je suis vachement contente. Surprise aussi. Je ne suis pas rentrée depuis longtemps, c’est vrai, mais comment ça se fait que personne m’a mis au courant ? » Et par personne, je sous-entendais Korben. « On aurait pu se faire une soirée presque comme avant, en comité réduit, en attendant que…. » Ma joyeuse grimace s’élargit en songeant à ses bons souvenirs, ceux où nos espoirs fous contribuaient à rendre notre vie merdique un peu sympathique. « Comment tu vas ? Tu as l’air de tenir une sacrée forme..»
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